Survivre heureux, un jour après l'autre

Pourquoi être heureux est si difficile ? L’aversion aux pertes

Votre enfant mange mieux depuis un mois, puis une semaine arrive où les repas se passent de moins en moins bien. Vous revenez à votre point de départ avec en prime une grosse déprime qui ne passe pas ? C’est très humain et c’est lié à l’aversion aux pertes.

L’aversion aux pertes

L’aversion aux pertes explique la réticence que les gens ont à céder, vendre ou perdre quelque chose en leur possession. C’est un biais cognitif, c’est-à-dire une façon de fonctionner de notre cerveau qui n’est pas rationnelle. Elle est utilisée par les économistes pour déduire les fluctuations, par les vendeurs pour vous faire des offres plus difficilement refusables…

Par exemple: une annonce de type : « Inscrivez vous avant le 20 janvier et bénéficiez de 30 € de réductions » a beaucoup moins d’impact que « L’inscription après le 20 janvier occasionne des frais supplémentaire de 30 €« .  Alors que les deux situations sont finalement équivalentes.

En extrapolant à nos vies de parents médicalisés, on peut s’imaginer que: nos « gains » en termes d’avancée pour nos enfants, nos perspectives d’avenir et nos victoires auront toujours moins de poids face à nos « pertes ».  Un soucis suite à une opération, le retour à une situation antérieure, une hospitalisation, de nouveaux soins à prodiguer… tout cela a un impact trop important et irrationnel… balayant des semaines de bonheur d’un simple geste.

Pourquoi faut-il en prendre conscience

Parce que sinon nous sommes condamnés à le subir continuellement. Avec VACTERL, les épreuves, les difficultés, les régressions sont des choses inévitables, la seule chose que l’on peut faire c’est d’essayer de les vivre au mieux. Et puisque c’est ancré dans notre fonctionnement, que c’est terriblement humain, si on ne se force pas à lutter contre, cela revient à se laisser convaincre que rien ne va jamais bien… Et c’est faux ! J’avais déjà abordé un peu ce domaine dans l’article sur la théorie des balles perdues, où je souligne justement le fait qu’en période de crise, on perçoit très bien nos soucis. Alors que les coups de chances et les soucis évités sont eux complètement invisibles.

Aversion aux pertes - vacterl

Gagner une tasse donne moins de plaisir que de la perdre !

Comment le combattre

Je vais être de bonne foie, j’y arrive rarement. J’en ai conscience, et cela diminue peut-être un peu mes déprimes, mais c’est vraiment difficile à combattre. Cependant, j’ai l’impression de repartir plus vite sur la route du bonheur en faisant régulièrement ces actions :

  1. Donnez du poids à vos victoires : ne soyez pas avare de compliments avec votre enfant, rappelez-lui (et à vous par la même occasion) que c’est extraordinaire d’en être là où il est. Que c’est grâce à ses efforts, que vous êtes fier de lui.
  2. Rappelez-vous d’où vous venez : VACTERL sait varier les épreuves, vous en avez vécu de terribles, vous en êtes sorti. Appréciez cela. Dites à votre enfant que vous n’auriez certainement jamais pensé aller si loin, que vous ne pensiez pas qu’un enfant puisse être si courageux.
  3. Ne limitez pas votre admiration pour votre enfant : une fois les sanglots passés, il se redresse toujours en conquérant. Être témoin d’une telle force doit nous inspirer, nous tirer vers le haut et nous remplir de joie.
  4. Gardez dans un coin de votre tête les bonnes journées : notez-les au besoin, naturellement 15 jours de paix ne valent pas grand chose face à une mauvaise journée, mais visibles sur un calendrier les journées de paix ont plus de poids.
  5. Prendre conscience de l’aversion aux pertes : quand vous êtes déprimé, sachez d’où ça vient, et dites-vous que c’est normal d’être si malheureux, mais pas forcément logique, ça aide à relativiser.

Pour en savoir plus

L’aversion aux pertes est abordée dans le livre « influence et manipulation » de Robert Cialdini.

Cette superbe vidéo de « science étonnante » explique et donne des exemples de l’aversion aux pertes, avec mes remerciements pour m’avoir autorisé à utiliser son image dans l’article :

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2 réponses à “Pourquoi être heureux est si difficile ? L’aversion aux pertes”

  1. Rafi melissa

    Très intéressant cette article! Ét c’est vraiment ce que je vie en ce moment avec ma fille cela permet de relativiser merci

    Répondre

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